AU JARDIN DE MES REVES
Poussez la grille du jardin de mes rêves, votre esprit y sera captivé.
Montez au balcon venez l’admirer, vous le verrez ainsi en totalité.
André le Nôtre l’a imaginé, la géométrie vient vous fasciner.
Les haies de buis savamment taillées, encadrent les allées bien engazonnées.
Dans la roseraie tout est harmonie, les rameaux s’y croisent sur de grands treillis.
Glissant sur un banc les roses endormies, restent plongées à jamais dans leurs rêveries.
Leur parfum s’exhale subrepticement, embaumant tout l’air dans l’environnement.
Puis tout à coup, un déferlement, projette ces effluves odoriférants.
La prairie fleurie ondule sous le vent, les fleurs épanouies se bercent gracieusement.
Dans cette grande fresque où tout est vivant, des milliers d’insectes s’agitent joyeusement.
L’abeille laborieuse y puise son nectar, cueillant le pollen jusqu’au soir très tard.
Dans le grand bassin tous les nénuphars, referment leurs corolles sous l’épais brouillard.
.
Quant au potager, sans doute inspiré, c’est de Villandry dont je dois rêver.
Oignons, choux, navets sont disciplinés, l’œil du jardinier peut les contrôler.
Tous ces beaux carrés sagement ordonnés, viennent composer cet immense damier.
L’expert avisé dont c’est le métier, saura nous troubler par tant de beauté.
Au carré des simples les plantes pimpantes, exhalent leur parfum aux touches enivrantes.
Coriandre, thym, lavande les plus odorantes, embaument le jardin d’odeurs exaltantes.
Ces aromatiques aux essences uniques, délivrent leurs senteurs de façon cynique.
Toute cette mosaïque un peu atypique, enivre les flâneurs de vapeurs mystiques.
Au fond du verger tous les grands pommiers, attendent les oiseaux afin d’y nicher.
Puis les vieux poiriers sagement alignés, étalent leurs rameaux de fruits surchargés.
Très tôt le matin, tous les gazouillis réveillent la nature encore endormie.
Sous le chaud soleil naît une mélodie, qui se changera en douce rêverie.
Quand survient l’aurore encore embrumée, le songe s’estompe de façon innée.
Puis subitement la grille a grincé, c’est à cet instant qu’elle s’est refermée.
Alors tout à coup, je me suis réveillé.
C’est du jardin d’Eden, dont je venais de rêver.
Jean Marie Chaudemanche